Dans la cadre du cycle de conférences Les Nuits de la justice, le CRDP, en collaboration avec le Cégep du Vieux-Montréal, vous convie à la conférence Médicaments et éducation : comment faire de bons choix ?
Date : 17 mars 2025
Heure : 18H – 21H
Lieu : Cégep du Vieux Montréal, Salle A4.82a – L’Annexe
Résumé
L’édition 2025 des Nuits de la justice se penchera sur les choix auxquels la communauté étudiante est confrontée en matière d’utilisation de médicaments, ainsi que sur les impacts qui en découlent aux plans individuel, institutionnel et social.
En premier lieu, nous explorerons l’impact des choix individuels formulés dans des contextes académiques axés sur la performance. D’une part, nous aborderons la nécessité pour certaines personnes de prendre des médicaments afin de se concentrer pour répondre aux exigences de leurs cursus scolaires, qui incluent la compréhension de la matière, la prise de notes, les examens, les stages, etc. D’autre part, nous tiendrons compte du besoin qu’éprouvent d’autres personnes de prendre des médicaments (comme les psychostimulants, les anxiolytiques et les amphétamines) afin de mieux répondre aux conditions de performance de plus en plus exigeantes. En évoquant les effets secondaires, les risques de développer une dépendance, mais aussi les risques que comporte l’achat de médicaments en ligne, nous mettrons en lumière quelques enjeux cruciaux, tels que la santé et la sécurité.
En second lieu, nous nous intéresserons à la place des institutions dans la prévention et la prise en charge de cas problématiques. Plus fondamentalement, nous nous pencherons sur les conditions et exigences d’apprentissage. Nous chercherons à identifier des mesures pour prévenir l’usage de médicaments à des fins autres que celles pour lesquelles ils ont été autorisés, et engagerons une réflexion sur les responsabilités des institutions, des proches et des parents de membres de la communauté étudiante, le cas échéant.
Enfin, nous aborderons des dimensions plus sociales à travers les enjeux de justice liés à l’utilisation détournée de médicaments. Nous tiendrons compte de la perspective des personnes qui ont réellement besoin de médicaments pour rendre leurs chances de réussite équitables. Le délicat équilibre auquel ces dernières aspirent risque de se rompre lorsque d’autres, qui ne composent pas avec les mêmes défis, utilisent des médicaments dans le but d’améliorer leurs propres performances. Ces discussions nous permettront plus largement de se demander comment il est possible de se développer sainement dans une société qui favorise la performance, avec ou sans l’usage de médicaments.
Cette Nuit de la justice sera un espace de rencontre inter-ordres (collégial et universitaire) qui suscitera des échanges constructifs sur une problématique contemporaine qui nous concerne toutes et tous. Elle se déroulera sous la forme d’une table ronde, avec des questions prédéterminées pour guider les échanges. Il ne s’agira pas d’émettre des jugements, mais bien de baliser respectueusement la question de l’utilisation des médicaments à des fins de performance académique. À terme, les personnes qui auront participé seront mieux équipées pour comprendre les relations entre le domaine des médicaments et celui de la justice, que l’on pense à la justice légale ou à la justice sociale.
Conférencier.e.s
Emmanuelle Marceau
Emmanuelle Marceau est enseignante de philosophie au cégep du Vieux Montréal et professeure associée à l’École de santé publique de l’Université de Montréal (ESPUM). Elle est également chargée de cours à l’Université de Sherbrooke. Parallèlement, elle organise des évènements scientifiques et accompagne divers organismes et ordres professionnels dans les domaines de l’éthique professionnelle, de la bioéthique et de l’éthique organisationnelle. Elle est chercheure au Centre de recherche en droit public (CRDP), à l’IDÉA et dans l’axe gouvernance et éthique à l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique (OBVIA). Elle s’intéresse aux modes de gouvernance et leurs interactions (éthique appliquée, droit et déontologie), dans une perspective de recherche de justice.
Jean-Philippe Baril Guérard
Jean-Philippe Baril Guérard est auteur, chroniqueur, metteur en scène et comédien. Il est l’auteur du roman Royal (2016) pour lequel il a remporté le Prix littéraire des Collégiens et dont l’adaptation a été portée sur la scène du Théâtre Duceppe en 2024. Royal aborde notamment la prise de neurostimulants dans le contexte des études en droit. Il est également l’auteur de plusieurs pièces de théâtre, dont La singularité est proche, Ménageries, Tranche-Cul et Vous êtes animal; une série, Faux départs; et trois autres romans: Sports et divertissements, Manuel de la vie sauvage, et Haute démolition.
Laurence Largenté
Laurence Largenté est coordonnatrice principale au Bureau de la recherche, développement, valorisation (BRDV) de l’Université de Montréal. Ancienne coordonnatrice scientifique du Centre de recherche de droit public (CRDP), elle a participé étroitement à l’élaboration de la thématique de la justice dans le cadre du dernier concours FRQ-SC Regroupement stratégique permettant le financement de l’actuel CRDP. Elle a été chargée de cours pendant plus de 10 ans à la Faculté de droit de l’Université de Montréal et de Sherbrooke. Titulaire d’un Doctorat en droit public – droit pharmaceutique, ses recherches se concentrent sur l’amélioration continue de la gestion des risques dans le domaine du médicament et les nouvelles voies de gouvernance pour y parvenir.
Jean-Sébastien Fallu
Jean-Sébastien Fallu est professeur à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal. Il détient un doctorat en psychologie de la même université et a effectué un stage postdoctoral au Centre de toxicomanie et de santé mentale, affilié à l’Université de Toronto. Ses intérêts de recherche portent notamment sur l’étiologie et la prévention de la consommation problématique de substances et les politiques en la matière. Il est chercheur régulier à l’Institut universitaire sur les dépendances (IUD) du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal (CIUSSS-CSMTL), au groupe de Recherche et intervention sur les substances psychoactives du Québec (RISQ) ainsi qu’au Centre de recherche en santé publique (CReSP). Il œuvre aussi à titre de directeur de la revue Drogues, santé et société (DSS).
Élizabeth Tremblay
Élizabeth Tremblay est titulaire d’un baccalauréat en philosophie de l’Université de Montréal, au fil duquel elle a pu approfondir ses connaissances des différents courants philosophiques et éthiques. Elle poursuit actuellement une maîtrise de recherche en bioéthique, au cours de laquelle elle a réalisé plusieurs travaux sur divers enjeux de justice et de féminisme. Son projet de mémoire porte sur les enjeux éthiques liés à l’interruption de grossesse au Québec, en mettant en lumière la complexité des relations interpersonnelles entre les soignants, les patients et la société sur ce sujet.
Josianne Barrette-Moran
Josianne Barrette-Moran est la coordonnatrice de l’édition 2025 des Nuits de la justice.
Elle a enseigné plusieurs années au collégial et a co-fondé Idoine, une coopérative d’arrimage d’expertises en bioéthique. Elle poursuit aujourd’hui son projet de thèse doctorale sous la supervision de Bryn Williams-Jones et Emmanuelle Marceau, tout en coordonnant des projets de recherche, dont L’immortalité artificielle : perspectives éthiques, juridiques et artistiques (2024-2027). La chercheuse principale est Emmanuelle Marceau et ce projet est financé par l’OBVIA – Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique. De plus, ses récentes implications au sein de The Sociability of Sleep et Share Your Sleep Story lui ont donné plusieurs balises au sujet des médicaments pris pour gérer les troubles du sommeil.